Les Peuples Faés

Le Peuple Faé, jadis éclatant et omniprésent, est aujourd’hui un vestige vivant d’un âge où la magie modelait le monde. Ces êtres, ni entièrement divins ni totalement mortels, incarnent une beauté terrible et une cruauté fascinante, reflets d’une nature où lumière et ombre dansent en harmonie. Mais en dehors des royaumes éthérés de Faérie, leur éclat semble se ternir.

Des exilés dans un monde désenchanté

Les Faés qui arpentent l’Étrange France de 1989 sont souvent des bannis, des rejetons abandonnés ou des âmes perdues, rejetées par leurs cours d’origine – l’Été et l’Hiver. Privés des énergies vives de Faérie, ces Faés souffrent d’une forme de dépérissement spirituel. Leur magie, privée de son ancrage naturel, s’affaiblit peu à peu, et leur essence même peut faner jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des ombres de ce qu’ils étaient.

Loin des palais dorés et des forteresses glacées de leurs cours, ils se débattent pour exister dans un monde où la magie s’efface sous le poids de l’acier et du béton. Certains tentent de se fondre parmi les mortels, dissimulant leur nature derrière des glamours fragiles. D’autres cherchent désespérément à retrouver le chemin de Faérie ou à restaurer leur pouvoir en manipulant les forces humaines et surnaturelles.

La dualité des cours : Été et Hiver

Leur destin est inextricablement lié aux deux grandes cours qui dominent leur existence :

  • La Cour de l’Été, éclatante et trompeuse, règne sur la lumière et la chaleur. Ses Faés incarnent une vitalité ensorcelante, mais derrière leurs rires et leurs danses se cache une ambition sans limite.
  • La Cour de l’Hiver, austère et implacable, incarne le froid et le déclin. Ses membres, bien que sincères dans leur froideur, n’en sont pas moins cruels, traquant la moindre faiblesse avec une précision glaciale.

Ces cours sont en guerre depuis des millénaires, une rivalité si enracinée qu’elle semble inscrite dans la nature même des Faés. Ceux qui en sont bannis restent marqués par cet héritage, et leur exil est une forme de lente désintégration de leur essence.

La mélancolie des exilés

Pour les Faés, le monde mortel est un lieu de désenchantement. Privés de la vitalité et de l’immortalité conférées par Faérie, ils ressentent un vide qui les consume peu à peu. Certains cherchent à recréer des fragments de leur royaume perdu dans des enclaves secrètes, tandis que d’autres se résignent à leur lente disparition, hantés par la mélancolie.

Un danger et une fascination

Malgré leur fragilité apparente, les Faés restent des êtres d’un pouvoir et d’une séduction redoutables. Leur beauté et leur magie, même affaiblies, suffisent à manipuler les mortels et à rivaliser avec d’autres factions surnaturelles. Mais leur aide est toujours piégée, leurs promesses emplies de clauses cruelles, et leur simple présence peut troubler les esprits les plus solides.

Entre ombre et lumière

Les Peuples Faés incarnent une dualité : à la fois splendides et déchus, terrifiants et vulnérables. Leur existence dans l’Étrange France est une lutte constante contre l’effacement, un combat pour préserver l’éclat de leur essence dans un monde qui les oublie peu à peu. Mais si les Faés fanent, ils n’en restent pas moins dangereux – car même une ombre de Faé porte en elle une part d’éternité.